Mai

1er mai
La petite entreprise qui loue mon travail ne semble pas, jusqu’à présent, subir la crise.
Contenir les révoltes qui grondent, c’est un peu l’obsession des gouvernants dans nombre de pays. Que peut proposer de viable avec certitude un pouvoir en place qui doit gérer cette débâcle systémique ? Chacun, à la lueur de son malheur conjoncturel, peut s’improviser révolutionnaire d’un jour, d’une semaine, d’un mois même, mais pour quel autre mode de fonctionnement ? Quelle gouvernance mondiale, constituée d’une majorité de pays non démocratiques, pourrait imposer des règles communes allant à l’encontre des aspirations cupides de ceux qui réussissent à dominer les autres ?
Rester un obscur témoin sans illusion.



Jeudi 7 mai, 0h30
De retour d’une toile, Incognito avec le doué Bénabar.
Une petite claque bien sentie pour l’anonyme diariste que je suis : avoir repoussé toute ambition combative pour se complaire dans la distraction littéraire… Advienne le minimum. Le peu d’enclin pour l’humanité, dans son approche groupale, n’incite à aucun dépassement de soi, juste bricoler quelques traces.



Samedi 9 mai, 22h54
Désintérêt croissant pour ce qui occupe et captive la plupart. Pas une stratégie de la condescendance, mais un retrait instinctif.
L’ambiance délétère qui règnerait dans ce pays préservé pourtant du chaos sanguinaire, revient comme l’antienne vendeuse des médias. Le chômage de masse reprend sa place de premier fléau national que les coups de sang de quelques victimes sans perspectives dramatisent auprès de ceux qui s’y identifient.
Journée de l’Europe et une campagne fadasse qui n’offre aucun débat audible sur le fond de la politique à mener dans l’UE.



Dimanche 10 mai, 7h06
Dix ans que Lyon m’accueille intra muros. Ni ma ville natale, Tours qui se limite pour moi à son qualificatif puisque je n’y ai jamais résidé ; ni ma ville d’études qui échoit à la capitale Big Lutèce laquelle devint même, aux moments sombres, mon Purgatoire, mais ma ville de cœur, affinitaire, qui m’a définitivement convaincu que le confort d’une vie citadine pouvait concilier l’espace à vivre avec la proximité des zones aérées.
Une décennie de transformations qui conforte mon ancrage et mon choix de ne décidément pas conduire : la belle idée des Vélo’v (premier réseau de libre service) auquel j’ai rendu hommage ; l’ouverture de piste cyclables protégées ; la restitution des berges du Rhône aux piétons et aux deux roues sans moteur. Quelques marques pour que l’empreinte s’affirme. Lyon la discrète, comme une ressemblance…



23h30. La polémique autour de l’affirmée rencontre du vieux Léautaud par le jeune ambitieux Perret nourrit quelques blogs.
Je découvre ce soir un long écrit anti-Perret qui ne décèle, dans ce trucage initial, que la confirmation d’une nature obsédée par sa propre réussite et le fric que l’on peut en tirer. Attaque vacharde, même si la bibliographie de Perret peut laisser songeur pour son volet littéraire, ou plus exactement livresque. J’ai laissé un commentaire dans la droite ligne de mon Foutez-lui la paix !
Je profite de ce mini buzz internet sur Léautaud pour livrer dans un blog (le vingt quatrième ouvert sur blogspot.com, je crois) les extraits de son Journal littéraire qui auraient pu servir à nourrir mon projet de thèse sur l’œuvre de ce percutant diariste.
Une fois les quelque 170 pages de citations (sur 19 volumes !) mises en ligne, j’entamerai l’illustration progressive de cette sélection avec, si possible, des photos de l’époque, des gens et des événements évoqués, prises dans de vieux bouquins conservés (L’Illustration, Le Larousse, Le Crapouillot…). Une tâche plaisante, mais titanesque.



Facebook fait ressurgir des personnalités croisées et que jamais je n’aurais cru retrouver. Une certaine Laetitia M, eu comme élève à Forpro puis à Cqfd, vient de se manifester à moi sollicitant une amitié, selon l’outil requis, et laissant une appréciation positive sous mon article Capuches à découvert. A suivre…
Appris que le conseiller spécial du président Sarkozy, le posé Guaino, avait voté Non au projet de Constitution européenne. A force de vouloir réconcilier les deux camps, on cultive l’indifférencié.



Mercredi 13 mai
Un cadeau pis qu’Hadopi
La contre proposition socialiste à la loi Hadopi stupéfie.
Mélomane, j’ai toujours payé la musique que je souhaitais m’approprier dans la liberté d’écoute. La part croissante des téléchargeurs hors la loi incite à réagir, si possible en contrant ces dérobeurs insouciants ou éhontés. Eh bien non ! La gauche française opte pour entériner la pratique illégale et la faire payer par la collectivité des internautes, y compris ceux qui, comme moi, ont eu le souci de respecter le droit des auteurs qui espèrent une rémunération contre la mise à disposition de leurs créations.
Quelques ténors de l’opposition vont jusqu’à stigmatiser une « double peine » qu’engendrerait la loi contre le pillage culturel : suspension de la connexion Internet tout en continuant à devoir payer l’abonnement. Ces esprits forts, généreux et compréhensifs avec les voleurs sur toile, sanctionnent de fait ceux qui s’attachent à respecter le droit commun. Avec leur contribution créative je paierais deux fois : une fois pour continuer à me procurer des morceaux qui me plaisent via des sites sûrs, sans me vautrer dans cette jungle du libre service systématisé, et une fois avec la part de mon abonnement à Internet affecté à compenser les pratiques interlopes. Un comble !
Cette évolution s’imposerait, selon l’approche complaisante, afin que le droit d’auteur s’adapte à « l’ère numérique » ! L’alibi de la modernité pour ringardiser la légalité existante, alors qu’il ne s’agit que de se coucher devant une tendance humaine répandue : satisfaire ses envies immédiates, y compris en se torchant avec le contrat social si le risque de se faire choper est quasi nul.
Les mêmes qui réclament la « moralisation » du système capitaliste et la sévérité exemplaire à l’égard des riches profiteurs, trouvent défendables l’abus de la propriété d’autrui, simplement parce qu’à l’unité le préjudice s’avère négligeable et que l’anonymat que favoriserait l’Internet affranchit de toute éthique. Exactement le processus de déresponsabilisation de chacun lorsque le méfait se collectivise, voire se popularise. Que la faute relève de la dérisoire contravention ou du crime le plus abject, le fait de savoir qu’on la partage avec d’autres réduit ses remords, quand cela n’incite pas à la perpétuer.
La responsabilité du législateur c’est justement d’atténuer la part crasse de chacun par l’application de règles communes. Va-t-on assouplir le code de la route parce qu’une majorité d’automobilistes s’accordent, plus ou moins fréquemment, de déroger à telle ou telle obligation ? Avec la proposition socialiste, les fameuses autoroutes de l’information dérouleront le tapis rouge avec numérique bénédiction aux chauffards de la toile. Bravo le nouvel humanisme : mieux qu’un cadeau aux pilleurs, une consécration du panurgisme magouilleur.



Dimanche 17 mai
A rebours de la tendance anti-Hadopi sur Internet, mon dernier texte repris par AgoraVox recueille plus de 80 % d’opinions négatives. La garantie de pouvoir affûter mes arguments dans de vifs débats.
Pour nombre d’intervenants anonymes, premier signe de médiocrité de ne pas se révéler lorsqu’on attaque ad hominem, la présidence Sarkozy prépare la fin de la liberté d’expression. Délire qui s’effondre de lui-même : jamais la vivacité des charges n’a été telle contre un président en place depuis deux ans, et c’est seulement maintenant qu’il verrouillerait tout ? Et même s’il le souhaitait, comment le pourrait-il techniquement et institutionnellement ? Farce paranoïaque des auto proclamés victimes du sarkozysme.
Tirs de kalachnikov à la Courneuve, dans la Cité des Quatre Mille, contre les forces de l’ordre : fait divers révélateur de l’ultra violence qui déborde et risque d’agréger des mouvements parallèles remontés contre tous les pouvoirs.



Lundi 18 mai
Plus qu’un embrasement général, le pays semble voué à subir une hémorragie de points de fixation d’un radicalisme éperdu. Les secteurs fragilisés déversent de nouveaux inactifs si prompts à descendre leur ex exploiteur qui les a libérés de leur labeur.
Le décompte médiatique de ces abcès incite à la surenchère concurrente. L’inertie du système sauvegardera-t-il l’essentiel de notre mode de vie, au grand dam des aspirants révolutionnaires ? La voie mondialiste peut-elle se concilier avec l’irrésistible conservatisme de ceux des pays riches qui sentent leurs modestes acquis leur échapper pour rémunérer de plus pauvres qu’eux ?
Les mutations, intolérables pour les sacrifiés désignés, s’accélèrent d’autant plus que le marché des échanges se libéralise, c’est-à-dire favorise les libertés, quitte à bouleverser l’ordre Nord-Sud établi…
L’impossible conciliation des intérêts aspirés par la gloutonne globalisation entretiendra ces soubresauts sans cohérence.



Bords du Rhône : à l’apparence insouciante, deux jeunes femmes visiblement en complicité amoureuses, goûtent des rayons et s’essayent à quelques tendres caresses, tutoyant la coquinerie sans jamais y céder. Instantané pour oublier cette crise qui décidément ne m’atteint pas, pour l’instant.



Mardi 19 mai, 23h14
L’ogresse Crise n’a pas encore dévoré ses ouailles que l’hystérie dépressive guette. Sur Internet, là où la liberté d’expression et de diffusion jouit d’une garantie totale, nombre d’internautes s’agitent pour dénoncer sa mise en péril par la présidence et le gouvernement Sarkozy. Le terrain critique s’obsède par cette menace d’un Etat policier alors que plus de deux ans après sa victoire le déchaînement anti-Sarkozy ne s’est jamais autant fait entendre…
Nourrissons nos critiques non avec des lubies chimériques, mais avec de vraies attaques contre des réformes inefficaces, inadaptées à la situation hors norme du moment ou mal menées. Le reste relève du complot mal placé.



Jeudi 21 mai
Tragique Clochemerle planétaire
Vite, aspirer pour ne pas étouffer ! Lier au cœur ressentis et décryptages rationnels, puis s’élancer vers ses aspirations originelles, glanant en chemin d’originales intuitions.
Là, dans mon fauteuil de vieux gars, aucun pouvoir, nul opportunisme, pas l’ombre d’un carriérisme n’obture mon petit chant en conscience. Viens à moi, monde du repli globalisé, où l’amassement frileux cornaque nos parcours sans retour.
Cumuler les biens, les croyances, justifier son passage ici-bas, seul fruit du hasard, par l’archaïque adoration d’un dieu, avers d’un instinctif mépris pour les égarés, rétifs à tout embrigadement, y compris celui qui rassure et dispense des saines trouilles métaphysiques.
Idéologies autarciques qui s’incarnent pour amoindrir la dignité de chacun sous couvert de contrer les drames engendrés par le système en place. Fanatisme religieux qui consolide l’ancrage des quelques potentats, et de leur servile clique apparatchik, que jamais on ne verra se faire exploser ou se sacrifier pour le prétendu triomphe de la cause… Mortifères foutaises !
Tous ces escrocs de la vie qui font du globe un atroce terrain de luttes voudraient, en plus, bâillonner toute source blasphématoire, toute amorce d’opposition. Douillettement calés pour perpétuer leur tyrannie, ces conchieurs de l’humanité s’abreuvent du jus des sacrifiés et du sang des minorités.
La dernière réunion du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, à Genève la Neutre, a confirmé l’hideuse face de la mort-née communauté internationale. Infecte antichambre d’inconciliables civilisations.
Paradoxe : Internet ne fait qu’amplifier les divergences, chacun propageant sa conception sur la toile sans jamais s’essayer à comprendre l’ennemi déclaré. Triste farce du « village planétaire », oxymore idyllique que la seule évolution des communications et du transport ne pouvait réaliser. Quoique, si ! bien sûr, c’est un dangereux Clochemerle avec six milliard de villageois qu’ont enfanté les déplacements frénétiques et le webunivers.
Rabelais, renais ! ils amplifient leur folie : progrès technique sans éthique mine l’âme…
D’un coup, j’ai un besoin pressant, gargantuesque, à honorer contre l’édifice religieux du coin !



Samedi 23 mai
Touffeur au parc et vide d’inspiration.
Face à l’étendue verte et à deux bancs sur ma gauche, impression qu’Elena prend le soleil. Curieuse apparition d’une histoire qui s’est terminée dans la défiance via quelques courriers incisifs. Mais est-ce vraiment elle ? Aucune cigarette fumée depuis un bon quart d’heure, elle qui consommait plus que de raison. Aurait-elle arrêté ? Cela transfigurerait le personnage… De loin, sans sa voix criarde, elle présente une distinction certaine, ce qui avait, à l’époque, obnubilé mon attention.
Le visage tourné, une fraction de seconde, vers moi, il me semble bien que ce soit elle, le visage transformé pourtant, comme empreint de la fatigue du temps écoulé. Notre dernière entrevue doit datée de 2001…
Vue debout, au moment de son départ, bien elle mais des kilos en trop, probable conséquence d’une abstinence tabagique. Un peu triste de la voir ainsi, mais à rien ne rimerait une cordiale reprise de contact.
Passage sur la terrasse du Q Boat pour un Monaco de bon aloi. Défilé de la population en sursis, chacun tout à sa parcelle de détente. Prégnante posture de ceux qui se résolvent à ne pas jouir de la plus bénéfique époque. Le temps s’obstine à la transition.
Songer à tous ces êtres croisés sans que l’accroche perdure. Comme un passant, détaché et aux implications purement testimoniales, scruter de loin sans se perdre en dangereuses affectations. S’imaginer sans attaches, déterminé à la pure consommation humaine.
Le défilé se poursuit, le second Monaco se vide et je n’occulte aucune faille. Se croire pour mieux s’oublier. Fondre en soi sans espérer en extraire le filet créateur.



Lundi 25 et Dimanche 31 mai
Che Coupat au pays vermeil

Les réponses écrites de Julien Coupat aux questions du Monde ont le mérite de le révéler comme un ennemi absolu du système politique en place, et même au-delà.

Victime de la violence policière, il narre son arrestation en détournant le vocabulaire qui sert à désigner les délinquants (« effraction », « Ils nous ont séquestrés », « mes ravisseurs courent toujours ») pour dépeindre le comportement des cow-boys de la République. Procédé classique pour s’ériger en Résistant à l’oppression.

De là, il peut rejeter l’ensemble des acteurs politiques qui participent, même dans la plus extrême opposition au pouvoir élu, au simulacre de notre démocratie. Même le Besancenot est ravalé à un médiocre pantin d’un groupuscule qui ne proposerait que la « grisaille soviétique » comme projet de société. Pas assez rouge sang pour le vermeil Coupat, on s’en doute !

Dans cette optique cathartique, il semble regretter l’Epuration d’après-guerre, lorsque tout salopard, tout criminel en puissance, toute brute primaire pouvait refroidir son prochain sous couvert de débarrasser le territoire d’une ordure collabo. Ce « gel historique », à l’initiative du Gouvernement provisoire de la République française, serait aujourd’hui victime du réchauffement politique d’un Sarkozy incandescent, laissant ainsi un boulevard idéologique pour les nouveaux Libérateurs. Suit la litanie des affreux à éradiquer : les syndicats à la solde du pouvoir, la fausse opposition politique, les journalistes vendus, la justice dévoyée… L’apocalypse devient urgente !
Face à cette répugnante et profiteuse Sarkocratie, que propose-t-il ? Prolixe sur l’impérieuse nécessité de contrer le joug de ce « Louis Napoléon en version Disney », le Che des caténaires fait du sur-place dès qu’il faut détailler tant les institutions à proposer – à imposer ? – pour éviter l’actuelle escroquerie démocratique, que le programme politique qui pourrait combattre l’apparente « crise économique » qu’il prend soin de mettre entre guillemets pour en contester la réalité originelle – encore un coup monté par les profiteurs capitalistes pour mieux pressurer le pauvre peuple.
Alors Coupat, une vocation de terroriste-résistant bien affûté pour la stigmatisation des ennemis, mais dangereuse baudruche politique sitôt qu’il faudrait gérer le pays ? L’anarcho-autonome – un Bayrou de l’anarchisme ? – ne peut évidemment pas raisonner jusque là, c’est consubstantiellement hors de sa portée.
Sa fumeuse utopie de rassembler en un même combat les « casseurs » de tous horizons, comme une resucée dopée d’un Mai 68 triomphant, n’ouvre sur rien, hors un nouveau chaos, ou plutôt si : sacrifier encore quelques cohortes décérébrées et massacrer quelques boucs émissaires vilipendés. Il se prétend l’ami du peuple ? Hitler, Staline et Mao l’affirmaient aussi. La générosité révolutionnaire a toujours un arrière-goût cadavérique, terreau à entretenir pour se maintenir en place une fois le Grand Soir éloquent devenu sordide petit matin aux affaires.
Sa tambouille argumentative démontre, en filigrane, l’impossible viabilité de ce qui sortirait d’une Révolution sanguinaire, forcément menée par une minorité, « ceux qui se font de la vie une idée moins squelettique » précise-t-il. Que deviendraient-ils, en cas de victoire brutale, sinon une nouvelle caste dirigeante prête à la terreur systématisée contre les responsables désignés devenus, de fait, les opposants au pouvoir nouveau ? Plus de « plébiscite aux apparences démocratiques », mais une direction arrivée aux manettes du pays grâce à la Rue aux mains et aux coups de lattes d’une minorité agissante…
Fantasme de Coupat, bien sûr, qui n’ouvrirait sur aucune ère bénéfique : évidemment pour tous ceux qui se seraient déclarés contre la violence comme moyen politique (pour parvenir, écrit-il, « au paradigme de l’habiter au prix d’une révolte cruelle mais bouleversante »), mais aussi pour les naïfs qui auraient cru aux louables intentions des meneurs d’une telle insurrection. La seule obsession, très vite, serait de mettre en œuvre toutes les purges nécessaires pour ne surtout pas perdre la tête du pouvoir.
Parmi les cibles désignées par l’anarchiste de l’ailleurs, une que je ne m’explique pas : « Le ramassis d’escrocs, d’imposteurs, d’industriels, de financiers et de filles » [je souligne]. Que vient faire la gente féminine dans ce poncif énumératif des responsables à pendre ? Coquille du Monde, mais alors au détriment de quel mot, ou l’infâme misogynie d’un gesticulateur aux gonades surévaluées ?
En somme, la faille de Coupat c’est de croire à la bonne « plèbe » victime des criminels profiteurs. Que son réquisitoire concerne un petit groupe d’idéalistes, oui, mais il cède à la facilité intellectuelle lorsqu’il affirme que la solution viendra de la révolte du peuple. Une tare chez Coupat ? Il lui manque ce petit plus de nihilisme misanthrope pour prétendre à une vraie révolte sans concession. Petit cœur mou et discours convenu dès qu’il s’agit d’évoquer les gens d’en bas, alors que les plus activistes d’entre eux n’aspirent qu’à une seule chose : devenir les potentats de demain…


P.S. : Voilà donc la clef pour ces "filles" visées par Coupat :
"la Jeune-Fille n'est que le "citoyen-modèle" tel que la société marchande le redéfinit à partir de la Première guerre mondiale, en réponse "explicite" à la menace révolutionnaire." (Citation de Premiers matériaux pour une théorie de la jeune fille, par Tiqqun, éd. Mille et une nuit, 2001. )
C'est donc chacun d'entre nous, consommateur soumis au système. Vite vite, filez au pays des Vermeils du Che Coupat où il fait bon égorger sans consommer !


Vendredi 29 mai
Elections européennes dans une grosse semaine et les débats ne permettent aucune passion. Depuis le rejet du projet de constitution, ma mobilisation s’étiole au point d’envisager l’abstention. Une Europe sans projet global, engluée dans des handicaps institutionnels, qu’en espérer ?

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