Juillet

Vendredi 3 juillet

Avant de rallier les concentrations estivales, un court séjour à Big Lutèce, mais sans pouvoir y revoir Karl qui s’est curieusement décommandé hier soir sur ma messagerie. La raison sonne comme un improbable prétexte : ce serait l’anniversaire de sa copine finalement présente à Laon tout le week-end et qu’il ne peut laisser en plan.

J’en subodorerais presque une proche influence dissuasive… Décidément, de Lyon à Laon, si une seule lettre les sépare, chacune se trouve aux antipodes de l’alphabet partagé. Notre quarantième année ne fêtera pas nos retrouvailles.

Contresens

Depuis les bords du Rhône. C’est parti pour un mois dédié à la détente, aux activités non alimentaires et à l’improvisation ludique. Ainsi, aujourd’hui, ne surtout pas prendre la route, ne pas rejoindre l’asphalte des autoroutes, mais goûter à l’enceinte lyonnaise désertée.

Majestueux fleuve qui suit son cours, la passerelle du collège, élégance discrète pour les piétons flâneurs, les monts croix-roussiens qui dessinent une dentelle monumentale sur le ciel lumineux… Tout cela à portée du regard, sans gène de masses humaines qui se bousculent sur le trajet d’un Sud à envahir.

Un Journal comme un inexorable compteur en marche. L’arrêter serait comme mourir prématurément. L’engagement dans la voie diariste emprisonne l’expression pour l’orienter vers ses impératifs temporels. Chaque ligne s’oblige à l’exigence psychique du moment, sans aspiration d’autonomie, celle qui permet à l’écrit de s’affranchir de son auteur pour se construire en infidélité artistique à sa source… Le maître diariste en devient l’esclave… Paradoxe d’une apparente latitude quotidienne qui se laisse submerger par le temps, moniteur suprême de la tentative d’œuvre littéraire.

J’aurais le style abscons ? Pas grave. Mon imagination je la concentre sur le fabuleux trésor linguistique à disposition. C’est là que doit se dépasser l’auteur, et non dans l’élaboration de faits enchevêtrés qu’une réalité suffit à fournir.

N’ayant aucun impératif financier à être lu, je n’ai pour critère que mon seul plaisir expressif. Livré en pâture numérique via des blogs, chaque lecteur du hasard pourra en faire sa charpie, son exutoire critique, à l’aune de mon je m’en foutisme à l’égard de mes congénères. Match nul, mais des instants jubilatoires pour l’écriture. Les fosses insondables de l’Après importent finalement bien peu.

Suite au River Boat au frais d’un Monaco de bon aloi. Sordide famille Jackson : chacun va tenter de grappiller un maximum du milliard de dollars de patrimoine que laisse Michael, dettes non déduites. Le père tyran est exclu de l’héritage : il pourra ruminer son mépris pour sa dernière progéniture, première décédée, selon l’adage chrétien détourné.



Samedi 4 juillet

Départ 7h30 de la gare Part Dieu, un TGV partiellement rempli : les vacanciers ne fréquentent pas les aurores. De l’espace pour rejoindre Big Lutèce, sans marmots brailleurs, sans surcharge de bagages, juste dans l’élancement à grande vitesse.

Parmi les voyageurs, un trio (deux filles, un gars) : la décontraction vestimentaire de l’une – seule personne du groupe que je vois en totalité – alliée à une joliesse du visage et une sensualité maîtrisée, renvoie à d’autres personnalités croisées ou côtoyées. Celles dont la fréquentation ennoblit l’instant, rendant l’alentour presqu’irréel par son insignifiante emprise sur notre champ de conscience tout entier imprégné par cette féérique présence.



Dimanche 5 juillet

Lumineuse Shue et généreux John, point d’orgue du séjour. Existence professionnelle chargée en voyages qui leur laisse peu de place pour leur paisible retranchement en Andorre.

Avec ses trente-huit ans, Shue est plus belle que jamais : la chevelure raccourcie, mais toujours aussi épaisse, d’une blondeur éclairante, elle passe le temps comme une élégance qui rend un peu captif de son incroyable charisme.

Un retour en première classe surchauffée, ma nature grognonne en sus. Insatisfait.



Mercredi 8 juillet

Au Cellier, sans lunettes, lentilles enlevées, la pointe du petit stylo à bille semble plus adéquat pour écrire l’œil au ras du quadrillé.

Ambiance jazz pour se prendre au piège de la dérive métaphysique. Coldplay prend le relai pour sublimer l’instant : Chris Martin sans équivalent pour le timbre porteur d’une tension chancelante dédiée à l’émotion musicale.

L’univers n’a ni commencement, ni fin, ni limite spatiale. Il est le Tout inconcevable et sans fioriture divine. L’esprit commun se cantonne aux diverses versions théologiques qui rassurent : d’un tel simplisme cousu de corde mal dégrossie au regard de l’angoissante réalité intolérable pour notre entendement… Et pourtant : se résoudre à l’impossible limite dans quelque dimension que ce soit… Impossible début : qu’y aurait-il eu avant puisque le néant est déjà en soi quelque chose ; absurde fin puisqu’une suite s’impose quelle que soit sa forme.



Vendredi 10 juillet

Hier, découverte de l’efficace organisation du Puy du Fou et de ses animations variées.

Le point d’orgue fut justement Les orgues d’été, nouveauté délivrée à nuitée. Sur un grand plan d’eau, une violoniste lumineuse glisse sur le liquide, aussi délicatement que son archet sur l’instrument, le tout mis en lumière. Cet appel fait sortir un pianiste du fond des eaux, éclairé et inspiré pour les mélodies entraînantes…

Un gigantesque orgue apparaît au fond de la scène naturelle, signal du déferlement des fontaines en furie, des lumières qui soulignent l’esthétisme de l’eau projetée vers les cieux et des flammes, gerbes impressionnantes lancées par de mécaniques cracheurs de feu… Splendeur : tous les sens sollicités en sortent rassasiés.

Sujet du vagabondage vendéen cet après-midi, avant la Cinéscénie nocturne.



Samedi 11 juillet

Deuxième nuit à Saint-Denis la Chevasse.

Fresque grandiose écrite et mise en scène par Philippe de Villiers. Parmi les voix narratives, j’ai cru reconnaître celle d’un autre Philippe, comédien consacré et dans son dernier virage, le grand Noiret. On sent le goût des mots chez le politique, mais l’écriture frise parfois l’ampoulé et la personnification cabrélienne dans le style « l’âme accrochée au rocher inspire les souvenirs déçus »… La concentration de ces figures littéraires peut agacer, mais hier soir l’efficacité du spectacle a emporté l’adhésion sans retenue.

On saisit mieux les aspirations à conduire la nation du président du Conseil général de Vendée : sur son territoire la réussite est totale et la très grande majorité des autochtones doivent lui savoir gré d’avoir fait rayonner ainsi leur département.

Jamais vu autant célébrés qu’ici le cœur surmonté d’une croix, les chefs chouans et toute la rébellion anti-Terreur… Cela a fait ressurgir en moi l’époque châtelaine où certains de nos jeux s’incarnaient dans la lutte des Chouans contre les barbares bleus, ces salauds de Républicains. Si lointains que sont ces instants, je garde mon affection culturelle pour ces personnages en lutte contre les dérives génocidaires des premières années de notre régime politique.

Moi, Cadoudal, aux côtés de Cottereau et La Rochejaquelein, je vomissais ce système démocratique qui s’affirmait en tentant d’éradiquer ses opposants… pratique bien ordinaire à l’échelle sanguinaire de l’humanité.

Jeux d’une enfance rêvée, malgré les petites facettes sordides qui se révèleront au fil du temps. Le rapport entre frères et cœurs de cœur était lui sincère, absolu, sans tache…



Lundi 13 juillet

Comme le plus souvent lors de nos passages estivaux dans cette région, le temps se fait capricieux, en demi-teinte. D’autres caprices, plus sonores, truffent le séjour : ceux d'Ilya qui grandit et affirme son caractère.

Fin d’après-midi. J’arrête la saisie de l’année 2008 (plus qu’un an, au mois près, me sépare du temps présent), car après plusieurs heures de fonctionnement, l’antique portable semble cramer de l’intérieur.



Mardi 14 juillet

Hier soir, à la recherche d’un titre pour l’année 2008, saisie de moitié, qui mêle le perso, notamment les retrouvailles-rupture avec Alice, et la forte actualité du second semestre avec cette crise naissante. Ruminer les sens, faire tournoyer les mots, les expressions, jauger les polysémies, et voilà qu’un titre court, accrocheur et remplissant les conditions me vient : De surprises en subprimes. Adopté !

Un petit rayon du matin pour notre dernier jour au Cellier. En fait, escapade pour la journée à l’île de Behuard en Maine-et-Loire. Occasion de déguster quelques crêpes ce midi et de découvrir un autre arpent de cette merveilleuse terre de France dont je n’ai décidément pas envie de m’éloigner, même en période propice aux voyages lointains.
Enfin achevé les ouvrages de Cusset et Minc, je peux reprendre la lecture critique et de plus en plus distante du Journal de Léon Bloy.



Mercredi 15 juillet

18h15. Une soirée en pays cathare, vers les villages de Fa et d’Esperaza, avec la famille paternelle. Pays d’angles aigus et de lacets étroits : atteindre sa destination requiert la plus constante attention. Un regard sur les restes d’une grandiose forteresse érigée sur un sommet rocheux, toute la rupture d’avec l’autorité royale imprègne encore ces épaisses bâtisses seigneuriales. Ce Moyen-âge rugueux où quelques-uns se fixaient comme ligne d’honneur la victoire ou la mort, se fait encore un peu voir ici. Tragique horizon de vie pour notre temps et nos latitudes, normalité pour des groupes qui se revendiquent religieux et que nous percevons comme intégristes.

L’Absolu revendiqué par Bloy aurait tout de cette posture non négociable. Sa misère claironnée et l’intolérance de son incommodant prochain auraient tout de la bombe à explosion lente, mais inarrêtable.

Le désordre apparent du diarisme, puzzle littéraire à construction variable, ne doit pas me faire renoncer à tenir le cap, quelle que soit la virulence des critiques. Avoir la certitude de la nécessité de son geste, même s’il ne plaît qu’à peu, surtout s’il ne séduit qu’une minorité, c’est placer au-dessus des contingences l’utilité, et peut-être l’esthétisme, de son témoignage segmenté. Ecrire pour s’accrocher un peu, laisser une parcelle de soi qui créera une réaction, donc une émotion, chez le lecteur du hasard. Ne pas espérer plus, mais l’essentiel est dans l’acte lui-même, dans l’instant vécu en écriture pour sur-ressentir, pour se projeter, pour marquer un arrêt et approfondir.

Ecrire rompt donc avec la linéarité de ce qui se vit, tissant une toile sémantique aux souples dimensions. Alors critiquez ! critiquez ! il me restera toujours des petits carreaux à remplir de signes biscornus.



Vendredi 17 juillet

Depuis la plage ventée entre Agde et Sète.
A Fontès, le plus bel hommage que l’on pouvait rendre à nos défunts grands-parents se dessine. Non seulement maman et Paul ont décidé de s’y implanter pour le dernier tiers de leur existence, mais d’autres membres de la famille ont suivi cette voie : Mona, ma tante divorcée d’avec Paul et son fils Serge qui a acheté un logis pour le mettre à disposition de sa mère.
Les étés resteront donc, au contraire de ce que j’appréhendais dans le texte en hommage à grand-mère disparue, une source de rassemblement familial à Fontès. Une démonstration affective que nous aurons l’occasion de tester dans les prochains jours.

Jim et Aurélia nous quittent malheureusement demain pour rejoindre une location dans les Pyrénées. Le dos du premier ne s’arrange pas, le faisant souffrir de plus en plus et ne permettant plus de déplacement autrement que tordu sur le côté ; la jeune grossesse de la seconde est magnifiquement portée et vécue. De quoi régénérer leur symbiose.



Samedi 18 juillet

Arrivée d’un nouveau couple, Candy et G., après un exténuant trajet à moto.

Mon oncle renoue avec l’époque glorieuse des B., en achetant plusieurs bâtisses dans le prolongement de la maison, au point d’être propriétaire de l’ensemble du bâti d’un côté de la rue… à l’exception de la dernière maison. Encore des travaux d’Hercule, mais c’est un habitué du fait.

Petit tour du village avec ma BB en fin d’après-midi, et détour par le cimetière : petit arrêt affectif devant la tombe de Jeanne et Gustave, mes enterrés grands-parents, de Denise et Jacques, grands oncle et tante disparus et à la recherche vaine de la tombe des S., la femme ayant rendu l’âme il y a une quinzaine de jours. Une époque s’achève totalement, avec les derniers proches témoins de cette génération qui incarnaient l’univers villageois de mes grands-parents. Depuis ce récent trépas, la partie de la maison que les S. détenaient, à l’origine possession B. sur l’ensemble de l’immeuble, est mise en vente. Prix excessif pour que JL ou son fils s’en portent acquéreurs. Cela aurait été un sublime retour aux sources…

Me reste d’affectives pensées pour les descendants des S., et notamment leur fille M.-R. : « Les S. sont rentrés » s’alertait la chanson de Jim : ils ont effectivement cessé pour toujours leur cordiale présence sur le seuil de la porte, en fin d’après-midi estivale, au moment d’une relative douceur retrouvée. Amabilités échangées avec ces gens simples et si vrais dans leur gentillesse. Le détail de ces instants, permis par un harmonieux voisinage auquel on ne prête pas trop d’attention, se révèle un puissant marqueur affectif pour rendre compte de ce qu’on a perdu par la force imparable du temps qui passe.



Lundi 20 juillet

Marseillan plage. Goût du farniente sans négliger la monomanie du diariste : rendre compte au prisme de l’humeur de l’instant.

Les scories de l’intellect, rêves, songes et autres cauchemars me renvoient sporadiquement vers l’époque des châteaux d’O et d’Au avec sa galerie de figures attachantes quoique mises à distance. La dominante des errances nocturnes mélange une affection persistante, mais faiblarde, très vite submergée par la détermination à ne pas retomber dans les travers névrotiques qui rongent l’existence. L’opportunité du retrait ou de faire sentir ma voie divergente est saisie, malgré la confusion onirique.

 
Mercredi 22 juillet


Avant 12h. Vu Potter volet V hier soir avec Nathalie, sa troupe et Serge. Le trio sort de l’adolescence et se risque à quelques élans sentimentaux, plus dans l’évocation que dans l’action… il faudra attendre pour découvrir une courbure d’Hermione Granger. Leur profil, leurs rapports me font immanquablement penser à ce qu’Hermione, Karl et moi formions au château d’O.


Jeudi 23 juillet

Journée de bombance et de retrouvailles avec cousins, cousines, oncles et tantes. Réussite.

Je poursuis la lecture du Journal de Bloy, mais de plus en plus exaspéré par son arriération religieuse. Ainsi, en mai 1902, il explique les trente mille morts dus à l’éruption foudroyante comme un facteur « indispensable » pour « contrebalancer (…) l’acte prodigieux » de leur enfant… une communion. Quel atroce et débile raisonnement, celui d’un homme aveuglé par son fanatisme.



Vendredi 24 juillet

Dernier jour de plage, avec vagues et bons moments ludiques. L’après-midi sous le gros et grand épineux à délirer, avé l’accent, avec G. alias Marius pour l’occasion. Des répliques à la Pagnol improvisées pour entretenir l’ambiance et affûter l’esprit de réparti.

Ma déconnexion d’avec notre monde en crise est totale. Les seules poussées sombres que je m’accorde restent celles de Bloy, mais le calibre est implacable, dévastateur, malgré mon approche distanciée.



Samedi 25 juillet

Dernier jour plein à Fontès. Fête de la brocante avec tsoin tsoin qui résonne de bon matin. De quoi laisser remonter l’accent du sud pour illustrer les scénettes villageoises.

Ce soir, nous nous joignons au repas musical servi devant la coopérative. Bleu d’azur, petit vent rafraîchissant : idéal pour une sortie au marché de Pézenas.

Fond sonore d’une fanfare qui colore l’ambiance comme il convient pour que chacun se laisse porter par sa décontraction. Pas toujours le meilleur qui sort de ces agitations collectives, mais cela fournit le nécessaire pour peupler la vie monotone des sédentaires contraints, ceux qui se sentent frustrés de ne pouvoir aller renifler de la lointaine contrée. Moi, ma sédentarité, je la revendique comme un confort pour le voyage intérieur le plus dépaysant.

Avé l’accent pagnolesque : le plus dur des sports après un repas chargé, c’est la digestion. Alors pour supporter l’épreuve, rien de mieux qu’un bon transat et une chaise pliante pour y laisser s’ébattre les gambettes. Sous le pin majestueux, le vent en rasade, les cigales en chœur, la vie prend une saveur provençale.

18h. Bref passage à la coopérative de Fontès.



Lundi 27 juillet

Soirée d’anthologie, samedi dernier, à la coopérative. Treize de la famille pour une ambiance d’enivrement joyeux et dansant. Une fin de séjour fontesol en apothéose.

Entente totale avec le cousin Serge, la cousine Nathalie et G. le compagnon de Candy. Fontès est donc revedevenu le centre familial pour les étés à venir. Nouvelle inespérée !

Hier soir, du beaucoup plus sérieux, mais non moins dense, à Arles : un échange vérité avec Richard, chaleureux, mais qui n’élude pas les ressentis réciproques et l’évocation de tranches douloureuses et difficiles du passé.

Même si, sur nombre de sujets, je nous sais en désaccord, il dit me lire régulièrement et se retrouver dans une part notable d’argumentations. Pas de passion amicale, mais une façon de mieux se connaître et de garder contact. Son insatisfaction permanente m’évoque souvent celle de mon père, ce qui rend la quotidienneté un peu éprouvante.

Demain matin, retour dans notre nid qu’il nous tarde de retrouver.

Jardin principal d’Arles. A l’ombre d’un sapin au moins tricentenaire, se laisser inspirer par le tout venant, la douceur d’un geste, un parfum au hasard, une intensité contenue.


Vendredi 31 juillet
Cocon vert à la Tête d’Or.
Alors que des masses de personnes s’apprêtent à rejoindre leur lieu de vacances, la rentrée pro se profile pour moi. Le programme m’a été communiqué hier par courriel : quatre jours pleins, mais légers en FFP ; sans doute la tendance d’un mois d’août calme. Les réjouissances et épreuves pédagogiques se cumuleront au cours du mois suivant.
Quel calme olympien aujourd’hui dans ce parc, même le chant des oiseaux semble raréfié, atténué. Juste le vent dans les feuillages pour ne pas laisser l’angoisse du vide sonore nous étreindre.
A quelques dizaines de mètres de mon point de repos, une fine silhouette allongée, presque en position fœtale, pour goûter un repos sur l’herbe fraîche. Vision d’extrême féminité dans cette scène immobile, attirante pour un échange improvisé. Soulever cette abondante chevelure claire, effleurer les jambes et les cuisses de nacre, remonter vers les épaules sans mouvement, faire frissonner la demoiselle au visage caché.
Le moment de quiétude n’a pas duré longtemps : une troupe vient de faire une halte sonore à quelques pas d’elle.

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